bienvenue à tous,

Il me revient un vers de Renée Vivien ( ma poétesse favorite ),
« Quelqu’un
Dans l’avenir
Se souviendra
De nous… »
Cette strophe résume aisément le sujet d’ « histoirecenthistoires ».
L’intérêt porté, par nos contemporains, aux vedettes actuelles occulte
bien souvent le souvenir des célébrités d’autrefois.
Tranquillement, peu à peu, le temps et les hommes ont effacé leurs empreintes de nos mémoires.
Retrouver leurs traces, se souvenir d’elles, est la pensée de ce blog.
J’affectionne aller reconnaître les catacombes du passé, où dorment ces héroïnes et ces héros.
J’aime questionner les ruines des lieux où leurs cœurs battirent. Je m’émerveille de voir ces endroits abandonnés, pourtant magiques, se ranimer, au premier accent du rêve, et retrouver tout leur éclat ancien.
Je vous invite à partager avec moi, ces rêves, ces enchantements, par des textes, de la poésie, des images et des récits de voyages.
C’est à une « odyssée » que je vous convie.
Embarquons alors et voguons !
J .D.

mercredi 8 juin 2011

Aigues-Mortes, le mirage oriental

« …Nous irons voir auprès de l’eau stationnaire
Aigues-Mortes aux vingt tours… »


Statue de Saint-Louis à Aigues-Mortes

Dans le sud de la France, à peu de distance de la Méditerranée, près des eaux dormantes des marais de Camargue, parmi les salines, les hérons cendrés, les goélands et les flamands roses, la ville d’Aigues-Mortes sommeille. Elle attend le voyageur venu rêver avec elle, comme une maîtresse attend celui qui saura l’aimer.  La cité gothique enfermée dans son écrin de pierre, semble avoir été épargnée par le temps qui passe.  Rêve de troubadour, illusion de magicien…

Tout commença, il y a longtemps, au temps des rois, des chevaliers, des croisades et des bâtisseurs de cathédrales.  Vers le milieu de l’année 1248, après de longs préparatifs et de grandes pénitences, le roi de France Louis IX précédé par une procession solennel portant l’oriflamme, la panetière et le bourdon, insigne de sa croisade, arriva à Aigues-Mortes. 

Départ de Louis IX pour la croisade


Louis IX fait prisonnier

Dans le port, une flotte nombreuse l’attendait.  Le 25 août, un millier de vaisseaux, montés par trente-six mille croisés, sortirent de la rade.  Ils firent voile pour l’île de Chypre et de là pour l’Egypte.  Malgré la prise sur le Nil de la ville de Damiette, la croisade échoua.  Louis fut fait prisonnier.  Jugeant une rançon indigne, il échangea sa liberté contre Damiette, où un fils lui était né en 1250.  Quelques années plus tard, amaigri et fatigué, Louis revint en France.  Contre l’avis de son entourage, il souhaitait entreprendre une nouvelle croisade.  Confirmant cette volonté, le roi continuait à porter la croix sur ses habits. 

Louis IX portant la croix sur ses habits

Bientôt Louis commanda une seconde prise d’armes.  C’est alors qu’il conçut le dessein d’entourer de remparts sa bonne ville d’Aigues-Mortes.  Louis décida que les murs auraient le contour, l’élévation et la forme de la ville égyptienne perdue. 
Tout en protégeant Aigues-Mortes, cette fortification devait conserver pour toujours le souvenir de Damiette.  Mais au moment où les maçons allaient poser les fondations, les vaisseaux tant attendus par les croisés, arrivèrent.  Le 1er juillet 1270, Louis, déjà malade, quitta les côtes de France, cette fois pour Tunis.  Le 25 août, dans les ruines de Carthage, le roi de France succomba à la maladie. Fils aîné de l’église, Louis IX, avant de remettre son âme à Dieu se fit déposer sur le sol, sur une grande croix de cendre.  Il mourut ainsi.  Rome en fit un saint.  Louis IX entra alors dans l’Histoire sous le nom de Saint-Louis.  Son fils, Philippe III le Hardi n’oublia pas les projets de son père à l’égard d’Aigues-Mortes.  A son ordre, les remparts, couronnés de corniches et flanqués de hautes tours s’élevèrent.


Ces murailles, sur lesquelles ont passé plus de sept siècles, sont un véritable livre de pierre dont les pages racontent l’histoire d’un mirage oriental.

J.D.





















Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire