bienvenue à tous,

Il me revient un vers de Renée Vivien ( ma poétesse favorite ),
« Quelqu’un
Dans l’avenir
Se souviendra
De nous… »
Cette strophe résume aisément le sujet d’ « histoirecenthistoires ».
L’intérêt porté, par nos contemporains, aux vedettes actuelles occulte
bien souvent le souvenir des célébrités d’autrefois.
Tranquillement, peu à peu, le temps et les hommes ont effacé leurs empreintes de nos mémoires.
Retrouver leurs traces, se souvenir d’elles, est la pensée de ce blog.
J’affectionne aller reconnaître les catacombes du passé, où dorment ces héroïnes et ces héros.
J’aime questionner les ruines des lieux où leurs cœurs battirent. Je m’émerveille de voir ces endroits abandonnés, pourtant magiques, se ranimer, au premier accent du rêve, et retrouver tout leur éclat ancien.
Je vous invite à partager avec moi, ces rêves, ces enchantements, par des textes, de la poésie, des images et des récits de voyages.
C’est à une « odyssée » que je vous convie.
Embarquons alors et voguons !
J .D.

mercredi 25 mai 2011

Jacques Normand - Dans le clair jardin

« …Je veux que, si quelqu’un par la porte entr’ouverte
T’aperçoit sommeillant sur ma table déserte,
O mon vieil encrier,
Il se dise : « de là sortirent bien des rêves !… »            

Jacques Normand.

Célèbre de son vivant, Jacques Normand naquit en 1848 à Paris.  Avocat à vingt et un ans, il entreprit par la suite des études à l’école des chartes, il en sortira diplômé.
Lorsque la guerre de 1870 éclate, Jacques Normand revêt la vareuse bleue des gardes mobiles.  Pendant le conflit, Jacques consigne dans un carnet, des notes et des poèmes. Ces derniers seront publiés sous le titre : « les tablettes d’un mobile ».  La guerre finie, la carrière littéraire lui tend les bras.  Bientôt, le jeune écrivain publie nombre de romans, de poèmes.  Ses monologues surtout, rajeunis et modernisés, sont remarqués par la critique.  Ecrivain, poète, Jacques aborde à présent le théâtre. Sa pièce « Musotte » écrite en collaboration avec Maupassant, jouée au théâtre du Gymnase, connaît le succès.  Cette réussite, le lance vers d’autres triomphes. On représente ses pièces au théâtre de l’Odéon et à la Comédie française.  Plusieurs d’entre-elles sont des créations conjointes avec le trop peu connu André Delavigne.  A côté de cela, l’encre de sa plume alimente les colonnes de divers journaux.  Membre de la commission de la société des auteurs dramatiques et du comité de la société des gens de lettres, il s’éteint en 1931.
Auteur gai, avec une pointe de mélancolie, Jacques Normand avait le vers facile et naturel.




Dans le clair jardin

Dans notre clair jardin, - le jardin de famille
Où, tout petit enfant, je jouais autrefois, -
Par la fenêtre, assis à ma table, je vois
Lisant, le front penché, l’air attentif, ma fille.

Elle est là, sous le dôme ombreux de la charmille,
En un coin familier, sur le vieux banc de bois
Où je lisais aussi les auteurs de mon choix
Jadis…Chers souvenirs dont le passé fourmille !

« Hum ! hum ! que fait-on là, fillette, s’il vous plaît ? »
Dis-je, quittant ma chaise et poussant le volet.
Elle ne m’entend pas, sur son livre inclinée.

Second « Hum ! hum ! » plus fort, plus net, plus sérieux.
D’un joli mouvement sa tête s’est tournée…
Et c’est un peu de moi qui me rit dans ses yeux.

Jacques Normand  ( Les visions sincères.)

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